Écrit par:RÉDACTEUR DE YETI
Photos par:Jeremy Koreski
Lieu:ÎLE DE VANCOUVER, C.-B.

Assis le long de la côte ouest accidentée de l’île de Vancouver, Raph Bruwhiler découpe en petits morceaux un généreux morceau de chevreuil. La longe est une délicatesse spéciale qu’il a gardée de sa dernière grande chasse et ses trois enfants la lorgnent depuis des semaines. Il allume un feu en observant leur campement niché entre les montagnes, un ruisseau au débit régulier et l’océan Pacifique rugissant. 

Raph, l’un des premiers surfeurs professionnels du Canada, a commencé à explorer les îles du sud-ouest de la Colombie-Britannique à l’âge de seize ans. Bien qu’il soit venu ici pour chevaucher les vagues, l’isolement et la nature sauvage ont laissé chez lui une impression durable. Dès lors, il a accepté toutes les excursions de surf ou de camping, ou les emplois de guide. Enfin, tout ce qui lui permettait de revenir ici.

Mais ce genre de nature sauvage intacte ne se trouve pas au coin de la rue. La ville la plus proche se trouve à deux heures de bateau ou à sept heures de route dans des régions reculées. Raph et sa famille font ce voyage plusieurs fois par an, si le temps et l’état de l’océan le permettent. 

Lorsqu’on arrive par voie d’eau sur le terrain qu’ils ont baptisé campement Bruhwiler, il n’y a pas de quai : juste deux souches d’arbres avec une corde entre elles. Le matériel est transporté hors du bateau, dans l’eau, sur le rivage et jusqu’à la cabine. Au fil des ans, Raph, sa femme Joey et leurs enfants Aqua, Shea et Dusty, ont déchargé de tout, depuis des outils électriques au matériel de cuisine de base en passant par des aspirateurs, en plus de leur équipement de camping. En quelques minutes, ils sont en mesure d’accomplir ce qui serait un travail éreintant pour n’importe qui d’autre. Ils y sont toutefois habitués, car c’est ce qu’ils ont toujours fait ici.

C’est l’état d’esprit général qui prévaut au campement Bruhwiler : il n’y a pas de chemin facile, mais cela n’en vaudrait pas la peine si c’était le cas. Ils le démontrent dans tous les domaines, depuis la façon dont ils abordent les repas (tous pêchés, attrapés ou chassés sur les terres environnantes) à la façon dont l’ambassadeur YETI, Raph Bruhwiler, se rend à son lieu de surf favori (un effort d’une journée entière avec un trajet d’une heure sur l’eau). 

LÉGENDE DE L’IMAGE DE GAUCHE « Pourquoi se contenter de hot-dogs quand on peut déguster de la longe? » – Raph Bruhwiler
LÉGENDE DE L’IMAGE DE DROITE Les Bruhwilers reviennent du continent.

Mais l’effort pour vivre ici est bien récompensé : ils mangent des palourdes, des pétoncles et du poisson fraîchement pêchés ou récoltés du matin. Ils sont seuls en concurrence pour la vague dans cet endroit autrement désert. Ils explorent la forêt environnante, les cascades, les ruisseaux et se défient mutuellement en sautant des falaises en bord de mer. C’est le type de terrain de jeu le plus pur. Et pour les enfants, c’est tout ce qu’ils n’ont jamais connu. 

Pour Raph et Joey, leurs enfants n’étaient jamais « trop jeunes » pour venir ici. Ils ont simplement été inclus dans le rythme du camping. Lorsqu’on lui en parle, Raph dit que c’était intentionnel.

« Joey et moi savions que si nous amenions les enfants à chaque voyage, ils étaient beaucoup plus susceptibles d’aimer ce que nous aimons. Et nous n’aurions jamais à arrêter de faire ce que nous aimons le plus. »
LÉGENDERaph, sa femme Joey et leurs trois enfants Aqua (17 ans), Shea (15 ans) et Dusty (12 ans) ont construit en famille le campement Bruhwiler à partir de zéro.

À bien des égards, c’est exactement ce qui s’est passé et leur campement lui-même en est la preuve. Une poignée de structures sont blotties dans le modeste terrain qu’ils ont défriché. Une maison principale pour dormir, une cabane à outils, une station de pompage, une toilette extérieure et même un petit sauna, tous construits au fil des ans, à la main et avec des matières premières récoltées sur la propriété. L’évolution du camp est marquée par une intention claire et délibérée; celle-là même qui a poussé Raph et Joey à emmener leurs petits enfants ici il y a de nombreuses années.

Cela dit, Raph reconnaît qu’il ne peut pas s’attribuer tout le mérite de la relation de ses enfants avec la nature.

« Vous pouvez planifier et essayer de les guider autant que vous voulez, mais vous ne pouvez pas faire en sorte qu’un enfant aime quelque chose, même si vous essayez de toutes vos forces. Nous avons certainement eu de la chance. »

Et en jugeant comment aucun d’entre eux n’a ralenti une fois depuis l’arrivée, cela ne pourrait pas être plus évident. Nager pour transporter leurs sacs et leurs planches de surf du bateau jusqu’au rivage, faire constamment du feu pour se réchauffer après le surf ou pour préparer la nourriture, improviser des couverts oubliés à partir de coquillages; c’est un travail de tous les instants et chacun fait sa part. Même leur moyen préféré de se détendre, un spa bricolé en bord de mer, n’est pas une sinécure. Il faut un assemblage expert, de la main-d’œuvre pour creuser le spa lui-même, et des heures à faire le feu et à l’entretenir.

LÉGENDE DE L’IMAGE DE GAUCHE Aqua et Shea transportent leur dîner, leurs planches et leur équipement sec du bateau jusqu’à la grève près de leur coin de surf préféré.
LÉGENDE DE L’IMAGE DE DROITE Dusty attrape et prépare le dîner tandis que Shea se réchauffe après une heure de surf.

Lorsque le soleil commence finalement à se coucher, ils vont tous dans le spa, profitant de leur longe rôtie, de quelques boissons, de la vue et d’un bref moment de repos. Mais il n’y a aucune sensation de fatigue ou d’épuisement, tout au contraire. Parce que chacun d’entre eux sait que c’est un endroit où chaque minute de travail acharné en vaut la peine.

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